Microbiote intestinal

Notre intestin est le chef d’orchestre de notre santé

Interview du Professeur Bruno Pot
(VUB, Yakult)

Le professeur Bruno Pot mène des recherches sur les micro-organismes depuis les années 1980. Il enseigne la microbiologie alimentaire, l’hygiène et l’écologie à la Faculté des sciences et de bio-ingénie­rie de l’Université libre de Bruxelles. Il est aussi direc­teur scientifique chez Yakult Europe. Son travail scienti­fique se concentre principa­lement sur la recherche sur les probiotiques.

De nombreuses recherches seront encore nécessaires pour pouvoir affirmer qu’il existe une différence entre le microbiote intestinal des hommes et celui des femmes.

Existe-t-il réellement une différence entre le microbiote intestinal des hommes et celui des femmes ?

“C’est une question intéres­sante et de nombreuses recherches seront encore nécessaires pour y apporter une réponse concluante. Des facteurs géné­tiques et hormonaux évidents entrent ici en jeu. Il existe des études sur les différences entre les hommes et les femmes en ce qui concerne les maladies cardiaques ou les maladies auto-immunes, par exemple, mais on ne sait toujours pas si ces différences sont uniquement imputables au genre ou si d’autres facteurs, tels que le microbiote intestinal, interviennent également.”

“La recherche sur le microbiote intestinal est quoi qu’il en soit compliquée en raison de la grande variation entre les personnes, mais des facteurs tels que l’âge, l’alimen­tation, le sport, le stress ou le sommeil jouent également un rôle. À cet égard, il est certainement utile d’inclure la dimen­sion de genre dans les études, afin de mieux reconstituer le puzzle.”

Les hommes et les femmes doivent-ils manger différemment ?

“C’est difficile à dire. Du point de vue du microbiote intestinal, je dirais que rien ne le justifie. En revanche, les recommandations en matière d’apport calorique, d’apport en calcium et en fer, etc. sont différentes pour les hommes et les femmes. L’âge est aussi déterminant, notamment pour la vitamine D. Ces diffé­rences sont également prises en compte dans un contexte médical, par exemple lorsqu’une carence en bactéries lactiques est diagnostiquée dans le vagin. En outre, il existe des preuves très solides que des changements mesurables se produisent dans le microbiote intestinal pendant la grossesse, en particulier au cours du troisième trimestre, mais aussi à la méno­pause.”

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