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LcS et immunité : quels sont les mécanismes prouvés et les bénéfices observés ?

LcS, pour Lacticaseibacillus paracasei (anciennement Lactobacillus casei) Shirota, est l’une des souches probiotiques les plus largement consommées dans le monde. Identifiée dès les années 1930 par le Dr Minoru Shirota, elle a fait l’objet de nombreuses études cliniques portant sur ses effets sur le système immunitaire, en particulier dans le cadre du maintien d’un microbiote diversifié et stable.

Alors que vous pouvez vous interroger sur les applications concrètes des probiotiques, cette souche bien documentée offre un exemple intéressant de microbe alimentaire aux effets immunomodulateurs observés chez l’homme dans divers contextes, notamment en lien avec l’activité physique, l’âge ou les infections virales.

Une souche bien identifiée, sûre et largement utilisée

LcS est :

  • Vivante dans le produit Yakult et identifiée / caractérisée génétiquement,
  • résistante au transit intestinal, avec une survie démontrée aux conditions acides et sels biliaires in vitro et in vivo
  • utilisée quotidiennement par 40 millions de personnes via des boissons fermentées,
  • soutenue par plus de 90 ans de consommation sans effet indésirable notable, bénéficiant des statuts GRAS (US FDA) et QPS (EFSA), gages de sécurité et de tolérance.

LcS est une souche probiotique sûre, bien tolérée et facile à intégrer dans une alimentation quotidienne pour enrichir le microbiote intestinal et soutenir la fonction immunitaire.

Des mécanismes immunitaires démontrés et reproductibles

Plusieurs mécanismes d’action ont été observés dans les études cliniques impliquant LcS, en lien avec l’immunité muqueuse et la régulation des réponses inflammatoires :

Reconnaissance et signalisation initiale

LcS interagit avec les cellules dendritiques intestinales via la reconnaissance de motifs moléculaires (MAMPs). Les études in vitro et ex vivo sur PBMC montrent un profil cytokinique caractéristique : un ratio IL-10/IL-12 élevé, associé à des propriétés anti-inflammatoires et tolérogènes (Harbige et al. 2016 ; Kushiro et al. 2019 ; Juntunen et al. 2001).

Activation des effecteurs immunitaires

  1. Cellules Natural Killer (NK) : Plusieurs études cliniques rapportent une augmentation de l’activité cytotoxique des cellules NK après consommation de LcS. Ce phénomène s’observe généralement après 2-3 semaines de consommation régulière (Gleeson et al. 2011, Nagata et al. 2011, Nagata et al. 2016).
  2. Immunité humorale : LcS stimule la production d’IgA sécrétoires, mesurables notamment dans la salive. Cette augmentation suggère un renforcement de l’immunité muqueuse, première ligne de défense contre les pathogènes (Shida et al. 2017, Harbige et al. 2016).
  3. Lymphocytes T : LcS contribue à moduler l’équilibre Th1/Th2 et à activer les cellules T régulatrices, participant au maintien de la tolérance immunitaire  (Harbige et al. 2016, Kushiro et al. 2019).

Ces effets sont obtenus dans les études avec une prise régulière de LcS à des doses ≥ 10⁸ UFC/j, sous forme de boisson lactée fermentée.

Des bénéfices observés dans la littérature scientifique

Les études convergent vers des résultats cohérents, soutenant un rôle immunomodulateur global du LcS. On observe notamment :

Chez les adultes actifs et les seniors

  • Réduction du nombre de jours avec symptômes de rhume ou de fièvre (Fujita 2013 ; Kushiro 2019)
  • Soutien du confort intestinal pendant les périodes de stress ou d’exposition virale (Shida 2017)

Chez les enfants

  • Moins d’épisodes digestifs et respiratoires lors de la consommation de LcS au quotidien (Mai 2021)

Dans le contexte sportif

  • Moins d’interruptions d’entraînement liées aux infections ORL chez les sportifs de haut niveau (Gleeson 2011)

Soutien du microbiote vaginal

  • Étude belge : meilleure clairance de certaines lésions cervicales associées au VPH (Verhoeven 2013)

Ces données ne permettent pas de formuler des allégations de santé en tant que telles, mais elles illustrent comment une souche probiotique, régulièrement consommée depuis plus de 90 ans, peut participer à soutenir l’équilibre de l’écosystème intestinal et immunitaire.

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  • les mécanismes d’action de LcS sur l’immunité,
  • les résultats clés des études cliniques,
  • les populations concernées.

En pratique : intégrer LcS dans l’alimentation de vos patients

Indications :

  • Alimentation pauvre en microbes vivants
  • Stress chronique, fatigue saisonnière
  • Post-antibiothérapie ou maintien du microbiote
  • Collectivités (crèches, maisons de repos), surtout en hiver

Dose recommandée : ≥10⁸ UFC/jour, en consommation quotidienne régulière.

Conseils pratiques à transmettre à vos patients :

  • Privilégier les formes fermentées vivantes, comme le lait fermenté contenant LcS (matrice protectrice)
  • Une consommation quotidienne régulière est recommandée, même en dehors des épisodes à risque
  • Commencer progressivement chez les personnes sensibles : le LcS est bien toléré, mais un inconfort digestif temporaire peut apparaître au début
  • Durée minimale : 2 à 4 semaines pour permettre au microbiote de s’ajuster.
  • Enfants à partir de 3 ans
  • Aucune contre-indication chez les femmes enceintes ou allaitantes
  • Conserver entre 1 et 8 °C. Peut rester quelques heures hors réfrigérateur dans un sac isotherme, mais ne jamais congeler ni chauffer afin de préserver la viabilité de la souche.
  • Produit sans gluten, sans colorants ni conservateurs. Non adapté aux personnes allergiques aux protéines de lait de vache.
  • Composition nutritionnelle

À retenir

LcS est une souche probiotique vivante, rigoureusement caractérisée, dont les effets immunomodulateurs sont documentés dans plusieurs contextes cliniques. Sans constituer un traitement, sa consommation régulière dans un lait fermenté contribue au maintien d’une immunité muqueuse équilibrée et d’un microbiote diversifié.

Pour vous, les professionnels de santé, LcS illustre le potentiel des microbes alimentaires dans une approche nutritionnelle de soutien du microbiote, avec des applications concrètes en période de stress, d’exposition virale ou de déséquilibre intestinal.

Références

  1. Fujita R, et al. Am J Infect Control. 2013;41(12):1231–1235.
  2. Gleeson M, et al. Int J Sport Nutr Exerc Metab. 2011;21(1):55–64.
  3. Gleeson M, et al. Scand J Med Sci Sports. 2013;23(4):451–457.
  4. Harbige LS, et al. Scand J Immunol. 2016;84(6):353–364.
  5. Mai TT, et al. Eur J Clin Nutr. 2021;75(3):513–520.
  6. Shida K, et al. Eur J Nutr. 2017;56(1):45–53.
  7. Vaisberg M, et al. Nutrients. 2019;11(7):1678.
  8. Verhoeven V, et al. Eur J Cancer Prev. 2013;22(1):46–51.
  9. Kushiro A, et al. Biosci Microbiota Food Health. 2019;38(4):151–157.
  10. Nagata S, et al. Br J Nutr. 2011;106(4):549–556.
  11. Nagata S, et al. Ann Nutr Metab. 2016;68(1):51–59.
  12. Juntunen M, et al. Clin Diagn Lab Immunol. 2001;8(2):293–296.
  13. Sugita T & Togawa M. Japanese J Pediatr. 1994;47:2755–2762.
  14. Sur D, et al. Epidemiol Infect. 2011;139(6):919–926.