Immunité, microbiote et vitamine D sont liés

Le manque de vitamine D aurait des répercussions sur le fonctionnement de l’immunité et favoriserait le développement de maladies auto-immunes. Notamment par les effets d’une carence en vitamine D sur le microbiote intestinal et la fonction barrière de la paroi intestinale, selon ce nouveau modèle.

On sait depuis longtemps que l’intestin et son microbiote intestinal jouent un rôle essentiel dans les défenses immunitaires.

Dans les maladies auto-immunes, qui connaissent chaque année une progression, le système immunitaire reconnait, cible et cause des dégâts aux tissus normaux tels que la peau, les reins, le pancréas, le système nerveux, le cartilage, etc.

Les recherches ont également montré que certaines maladies auto-immunes, telles que la maladie inflammatoire de l’intestin (IBD), l’arthrite rhumatoïde ou le lupus érythémateux systémique – caractérisées par un dysfonctionnement du système immunitaire – étaient associées à des schémas microbiens spécifiques1,2,3.

Dans cette revue4, des scientifiques de Cleveland, aux États-Unis, montrent comment la vitamine D prend part aux interactions entre le microbiote et l’immunité.

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Une vitamine de l’immunité

La vitamine D est bien connue pour son rôle dans le métabolisme du calcium, mais elle est aussi essentielle au fonctionnement normal du système immunitaire. L’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) lui a d’ailleurs octroyé une allégation de santé relative à cet effet dans l’immunité.

Elle exerce des effets régulateurs direct et indirect sur le système immunitaire. Par ailleurs, elle a depuis longtemps été associé à des maladies auto-immunes systémiques, ce qui pose la question de savoir si elle joue un rôle, et par quel(s) mécanisme(s).

Dans cette étude publiée dans la revue Frontiers in Immunology, les chercheurs montrent comment la déficience en vitamine D pourrait, par l’intermédiaire de l’intestin et de son microbiome, influencer le développement des maladies auto-immunes.

Découvrez notre infographie “l’essentiel sur la vitamine D”.

Vitamine D et translocation

Cette étude met en évidence le lien entre le microbiote intestinal et l’immunité:

  • Le microbiome intestinal influence la réponse immunitaire.
  • Les bactéries intestinales influencent l’inflammation et peuvent stimuler les maladies auto-immunes.
  • Une dysbiose ou altération du microbiote peut modifier la gravité auto-immune.

Par ailleurs, la déficience en vitamine D modifie le microbiome ainsi que l’intégrité de la barrière intestinale. Les chercheurs proposent ainsi un modèle d’interactions :

  • Une prédisposition génétique peut influencer l’activité de la vitamine D, l’intégrité de la barrière intestinale et le niveau basal d’activation immunitaire.
  • Un taux abaissé de vitamine D augmente la perméabilité de la barrière intestinale et modifie la composition microbienne, ce qui accroît l’aptitude des microbes à franchir la barrière intestinale (translocation), ce qui provoque une interaction avec le système immunitaire de l’hôte, et conduit in fine à l’auto-immunité.